La Paroisse a fêté ses 125 ans d'histoire en octobre 2000. Le contenu de son histoire vient nous rappeler la richesse des personnes qui ont bâti notre aujourd'hui dans la foi. C'est un passé qui se rend présent à nous tous.
La réalisation de ce rêve de fondation en 1875 nous fait sentir les durs moments du début, mais aussi la prise en charge d'une petite communauté qui a su créer des liens très forts d'appartenance.
Oui, nos ancêtres nous ont légué ce bel héritage de foi, de générosité et de travail, qui a permis à leurs descendants de rebâtir avec le même courage et la même ténacité que leurs prédécesseurs. La construction de deux églises vient nous démontrer les mêmes valeurs vécues par ces hommes et femmes.
Notre histoire est belle, elle mérite d'être connue par tous ceux et celles qui ont vécu et vivent à Saint-Lazare. Nous pouvons y trouver un élan qui nous permettra à notre tour de préparer l'avenir, en nous inspirant de leur dynamisme.
Nous devons être fiers de ces personnes pour tout ce qu'elles nous ont apporté. Devenons à notre tour des bâtisseurs dans l'Église de notre temps.
"Vous aussi, soyez des pierres vivantes qui servent à construire" (1Pi 2,5)
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Saint-Lazare-de-Vaudreuil, paroisse de cent-vingt-cinq ans d'histoire est située à l'ouest de Montréal dans le Comté de Vaudreuil-Soulanges et fait partie du Diocèse de Valleyfield.
Un décret d'érection signé en 1875 par Monseigneur Ignace Bourget, deuxième Évêque de Montréal donna le nom de Saint-Lazare (dont la fête est célébrée le 17 décembre) à ce détachement de la Paroisse Saint-Michel de Vaudreuil. La première église fut alors construite avec l'aide généreuse des paroissiens. Ce temple d'une grande beauté fût malheureusement détruit en 1942 par un incendie. Quelques années passèrent et grâce au courage et à la détermination du pasteur et des paroissiens d'alors, une nouvelle église fût érigée et bénie le 18 juillet 1948 par Monseigneur J. Alfred Langlois, Évêque du Diocèse de Valleyfield.
Cette petite communauté, à ses débuts très modestes en nombre a connu un essor assez impressionnant depuis le milieu des années 1970 qui s'est poursuivi jusqu'à aujourd'hui. Les données statistiques du recensement fédéral de 1991 indique d'ailleurs que Saint-Lazare-de-Vaudreuil est la localité canadienne qui a connu le plus fort taux d'augmentation de sa population de 1986 à 1991 avec un taux de 78,9%. Encore aujourd'hui, le nombre de nouvelles constructions ne cessent de s'accroître de sorte que nous retrouvons maintenant à Saint-Lazare une population de près de 12,500 personnes, composée majoritairement de jeunes familles: 31% des gens sont âgés entre 1 et 20 ans, 45% entre 20 et 55 ans et 24% entre 56 et 95 ans. Les résidents de Saint-Lazare-de-Vaudreuil peuvent compter sur un éventail assez varié de commerces pour répondre à leurs besoins; mais ils profitent aussi de la proximité de Montréal et sa banlieue pour y compléter leurs achats et aussi pour y exercer leurs métiers et professions. Tantôt empreinte de sérénité, tantôt toute en fébrilité, cette communauté assez jeune et en constante évolution peut se vanter d'avoir les outils nécessaires pour relever d'importants défis qui peuvent se présenter en l'an 2000.
L'esprit d'entraide et de fraternité qui y règnent, le souci constant d'un grand respect de l'humain en général et de son environnement qui caractérisent bien les gens de Saint-Lazare-de-Vaudreuil font de cette paroisse un milieu accueillant, un endroit où il fait bon vivre avec ses grands espaces verts et boisés mais surtout une ville dont les résidents peuvent être fiers, très fiers...
Son Excellence Monseigneur Noël Simard est né le 25 novembre 1947 à Saint-Aimé-des-Lacs, dans Charlevoix. Il a été ordonné prêtre le 28 mai 7972 et évêque le 3 octobre 2008. Alors qu'il était évêque auxiliaire de Sault Sainte-Marie en Ontario, il fut nommé évêque de Valleyfield le 30 décembre 2011. Il a inauguré son ministère épiscopal le 23 février 2012 en la Basilique-Cathédrale Sainte-Cécile, à SaIaberry-de-VaIleyfield. Il a enseigné la théologie morale et la bioéthique à l'Université Saint-Paul, Ottawa, et à l'Université de Sudbury. Il est actuellement membre de Ia Commission épiscopale pour la justice et la paix de la CECC, membre du conseil Église et société de l'AECQ, membre du conseil canadien des Églises, aumônier d'état et évêque ponens, des Chevaliers de Colomb du Québec, évêque ponens auprès de l'Association canadienne des chevaliers de Colomb, ainsi que membre de l'Académie pontificale pour la vie.
Depuis le 30 juin 2000, Mgr Robert Lebel portait le titre d'Évêque Émérite. Mgr Robert Lebel est décédé le 25 mai 2015. Ses funérailles eurent lieu le 3 juin à la Cathédrale de Valleyfield.
Sa devise: "Dans la ferveur de l'Esprit".
Fonder une paroisse implique la construction d'un lieu de prière.
Le 12 octobre 1875, une pétition signée par la majorité des francs tenanciers de la paroisse Saint-Lazare est remise au chanoine Hippolyte Moreau. Elle sollicite l'autorisation de bâtir une chapelle, une sacristie et autres dépendances sur un terrain que Monsieur Moreau jugera comme étant le plus adéquat. Monsieur le Chanoine donne son accord le 8 novembre 1875. Il décrète, par la même occasion, que la chapelle sera érigée sur un emplacement mesurant douze arpents de superficie. Le terrain avait été offert gratuitement par M. Jean-Baptiste Poudrette, dit Lavigne.
Monsieur Poudrette, dit Lavigne, cultivateur de Saint-Lazare, était propriétaire des lots numéros 15, 16, 17 situés dans la concession de Saint-Robert. Le terrain cédé à la paroisse occupait une partie du lot numéro 15. Le contrat de vente des lots à Monsieur Poudrette avait été signé devant le notaire F.-D. Bastien le 30 janvier 1871.
La chapelle, de même que la sacristie et le presbytère, sera bâtie en bois sur une fondation de pierres. Elle devra être placée à environ trente-six pieds du chemin public, sa façade tournée vers le sud-est. Elle mesurera quatre-vingt-quatre pieds de longueur sur quarante-cinq pieds de largeur. La hauteur de ses murs atteindra vingt pieds à partir des lambourdes. La sacristie mesurera vingt-huit pieds par vingt-quatre pieds à l'intérieur.
Le presbytère, placé du côté sud de la chapelle et à une distance d'environ soixante pieds, mesurera trente-six pieds par trente-deux pieds à l'intérieur.
La construction, confiée à l'entrepreneur Joseph Rozon, atteindra le coût total de 13 000,00$, presbytère et dépendance compris.
Quant à son apparence extérieure, l'église de Saint-Lazare empruntera dans son ensemble le caractère architectural de l'église Saint-Michel-de-Vaudreuil.
Les premiers marguilliers de la paroisse Saint-Lazare sont élus le 10 décembre 1876, lors d'une convocation à la sacristie de l'église Saint-Michel-de-Vaudreuil. Ce sont:
M. Julien Campeau, marguillier en charge pour l'année 1877;
M. Jean-Baptiste Martel, marguillier en charge pour l'année 1878;
M. André Girard dit Jolicoeur, marguillier en charge pour l'année 1879.
L'élection a lieu sous la présidence de Monsieur le Curé Th. Brassard, de la paroisse de Vaudreuil. Étaient également présents: Messieurs Hilaire Gauthier et Clovis Montpellier, ainsi que M. Antoine Chartier de Lotbinière Harwood, député adjudant général.
Le 22 octobre 1877, à neuf heures du matin, on procède à la bénédiction de la nouvelle église de Saint-Lazare, bénédiction faite par le Révérend H. Moreau. Plusieurs paroissiens de l'endroit et des régions environnantes sont présents à la cérémonie. Après la bénédiction, une messe votive à la Sainte Vierge est chantée solennellement par le Révérend Th. Brassard, vicaire forain et curé de Vaudreuil.
De nombreuses transformations ont été effectuées grâce à l'Abbé J.-Alphonse Desautels entre 1892 et 1920 car l'Abbé Desautels trouvait l'intérieur de l'église trop dépouillé et trop modeste.
Le 8 novembre 1942, un terrible incendie détruit cette église et la sacristie.
Tiré du livre "Quand le passé se fait présent 1875-1987" écrit par Flore Bouchard-Lauzon.
Suite à l'incendie de la première église le 8 novembre 1942 et au décès du Curé Leduc survenu le 11 novembre 1942. La paroisse se retrouvait sans église, ni curé. C'est au Curé Emile Sauvé, le successeur du Curé Jean-Baptiste Leduc, qui devra s'atteler à la tâche de construire une nouvelle église. Il lui faudra veiller constamment à ce que l'architecture et les coûts de la construction soient conformes aux aspirations et aux ressources financières de la majorité. Le 19 mai 1943, une requête signée par la majorité des francs tenanciers est adressée à Mgr Langlois le suppliant de les autoriser à ériger une nouvelle église. Mgr Langlois approuve la démarche et déclare que l'église et la sacristie seront construites au pied de la colline, à l'est du presbytère, à une distance d'environ cent pieds du chemin du roi, le portail de ladite église tourné vers le nord.
Le 8 août 1943, on procède à l'élection de trois Syndics, qui verront à la construction de cette nouvelle église, ce sont: Messieurs Norbert Martel, Wilfrid Ménard et Hector Giraldeau. Le 25 septembre, M. Norbert Martel est élu président des syndics et M. Théotime Martel est engagé comme secrétaire-trésorier. À cette même assemblée, on embauche les architectes Paul et Ludger Lemieux pour la mise à exécution des plans et devis de la future église.
Selon Mgr Langlois, en tenant compte des ressources financières de la paroisse, l'on devra construire une église modeste et les coûts ne devront pas dépasser 60,000$
Le 6 avril 1944, M. le Curé Emile Sauvé décède suite à un accident survenu au passage à niveau près de l'église St-Michel-de-Vaudreuil. Les paroissiens se retrouvent encore une fois privés de curé pour diriger la paroisse, c'est la consternation.
C'est l'Abbé Léonidas Béland qui succède au Curé Sauvé le 15 avril 1944. Une bien lourde tâche l'attend. Le 20 septembre 1944, on décide de confier à M. le Curé Béland le poste de secrétaire-trésorier des Syndics. M. Théotime Martel deviendra assistant secrétaire-trésorier. Lors de cette même assemblée, les plans et devis sont officiellement présentés aux Syndics par les architectes Lemieux, Messieurs les Syndics se voient dans l'obligation de refuser les plans car rien de ce qui avait été commandé au départ n'apparaissait sur l'épure. Le coût du projet s'élevait à 150,000$. On devra donc repartir à zéro et ce n'est que le 13 avril 1945 que Messieurs les Syndics et Monsieur le Curé Béland sont convoqués au bureau des architectes Lemieux afin d'étudier les nouveaux plans. Ces plans sont finalement approuvés, on peut maintenant procéder aux soumissions. Le 26 juillet 1945, on procède à l'ouverture des premières soumissions et elles ne sont pas concluantes. Déçus, les Syndics décident à l'unanimité que le projet de construction soit reporté à l'année suivante.
Le 24 février 1946, suite à la suggestion de Mgr Langlois, Monsieur Béland propose aux Syndics de procéder d'abord à des soumissions pour les assises de la bâtisse en l'occurence: les fondations, les planchers du sous-sol et de l'église et le système de chauffage. Le sous-sol terminé, on pourrait, vers le mois de juillet 1946, demander de nouvelles soumissions pour la construction de l'édifice proprement dit.
M. le Curé Béland a procédé aux demandes de soumissions, conformément aux désirs formulés par les Syndics lors de l'assemblée du 24 février 1946. Le 16 mars, à l'ouverture des soumissions pour le sous-sol de l'église, les Syndics acceptent la proposition de M. J.-E. Brazeau au montant de 32,700$. On retiendra la soumission de M. Loyola Schmidt pour l'installation d'un système de chauffage à l'huile. Monsieur Schmidt devra en plus fournir et installer le brûleur ainsi qu'un réservoir d'une capacité de 2,500 gallons. Montant total: 4,300$.
En juin 1946, le sous-sol est terminé. Étape suivante: soumission pour la finition de l'église. Coût d'érection prévu: 50,000$. Tous les espoirs sont permis. Il n'est pas trop optimiste d'envisager la fin des travaux pour la mi-octobre. Puis, soudain, jeudi 11 juillet 1946, coup de théâtre. Lors d'une assemblée mémorable tenue chez M. Théotime Martel, les Syndics, à l'unanimité, refusent de pousser plus loin le projet de construction. Raison invoquée: on trouve insuffisante la somme de 50,000$ pour compléter la construction de l'église. Ce motif invoqué par les Syndics n'avait convaincu personne. En consultant le livre des délibérations, il est aisé de conclure que l'opposition des Syndics était la conséquence directe de bouleversements antérieurs, dont ils se sont crus être les boucs émissaires. Le projet fut mis en veilleuse de juin à septembre. Au cours de l'été 1946, la nature s'était montrée particulièrement clémente. On aurait pu en profiter pour accélérer les travaux d'édification. Pendant ce temps, l'inflation entraînait des hausses de prix phénoménales. Une église qui aurait pu être construite en 1942 au montant de 60,000$ atteindra en 1948 un coût de construction dépassant la somme de 150,000$, sacristie et ameublement compris.
Le 3 août 1947, Mgr J.-A. Langlois procède à la bénédiction de la pierre angulaire, en présence du curé de la paroisse, M. Léonidas Béland, de M. Adhémar Jeannotte, curé de Vaudreuil, de M. Henri Cuillerier, curé de Saint-Clet, de M. Edmour Laberge, curé des Cascades et de plusieurs autres membres du clergé.
Les levés des architectes Lemieux excluaient l'ameublement de l'église. M. le Curé Béland, conseillé par M. Lafleur, entrepreneur de Valleyfield, verra à dresser lui-même et gratuitement, les plans des bancs, confessionnaux et armoires de l'église. Le contrat, alloué aux entrepreneurs Leduc et Lafleur de Valleyfield, atteindra un montant de 7,620$. Dans le but de défrayer ces travaux, la Fabrique de Saint-Lazare se propose de faire un emprunt de 8,000$ sous forme de débentures. La résolution est adoptée le 11 avril 1948.
Dix heures, 19 juillet 1948. Pour le curé et les paroissiens de Saint-Lazare, la joie et le contentement atteignent leur apogée. Après des années de déconvenues et de dures luttes, on assiste enfin au couronnement d'une oeuvre dont certaines phases d'exécution rejoignirent parfois l'héroïsme. Avec toute la pompe et le faste de rigueur en ce jour, Monseigneur J.-Alfred Langlois préside à la bénédiction officielle de la nouvelle église de Saint-Lazare. Se sont joints au curé et aux paroissiens de Saint-Lazare de nombreux dignitaires civils et ecclésiastiques, ainsi que plusieurs citoyens des environs.
Après la bénédiction, une grand-messe solennelle fut célébrée par le Révérend Père Louis-Joseph Lefebvre, c.s.v., supérieur du Collège Bourget de Rigaud, assisté de Monsieur l'Abbé Alfred Sauvé et du Révérend Père René Castonguay, enfant de la paroisse.
La nouvelle église, de style moderne, est construite entièrement à l'épreuve du feu. Contrairement à la première église, dont la nef longeait la route et dont l'entrée était située vers l'est, elle est érigée face au chemin principal.
Extrait du livre "Quand le passé se fait présent 1875-1987"
écrit par Flore Bouchard-Lauzon
Ce qui frappe d'abord le fidèle qui pénètre pour la première fois dans l'église de Saint-Lazare, ce sont ses magnifiques verrières. Leur style, leurs couleurs invitent au recueillement. Toutefois, pour le non initié, il peut apparaître ardu d'en apprécier toute la valeur et le juste symbolisme. Grâce à la collaboration de Monsieur l'abbé Léonidas Béland et de Monsieur le curé Gérald Sareault, nous sommes en mesure d'apporter certaines précisions touchant l'achat, la création et l'exécution de ces remarquables verrières.
Commandées chez les fabricants et importateurs Desmarais et Robitaille dans les années 1950, les deux verrières installées dans le sanctuaire ont été réalisées par l'artiste Vincent Poggi de Montréal. Leur représentation est de type conventionnel - image, portrait du Christ-Roi et de Marie Reine du Monde - et leur style rappelle celui de la chapelle de Mgr Desranleau à Sherbrooke. La verrière du Christ-Roi, d'une valeur de 675,00$ est un don de Monsieur l'abbé Léonidas Béland. Celle représentant Marie Reine du Monde, de coût identique, fut payée entièrement par différentes organisations paroissiales. Toutes les autres verrières: nef, porte d'entrée, rosace, fonts baptismaux, ont pu également être acquittées grâce à la générosité des paroissiens de Saint-Lazare durant les années 50 à 65. C'est à raison d'une verrière par année coûtant environ 1000,00$ chacune que ces verrières ont été achetées. Ces verrières ont été réalisées par le maître-verrier André Rault, de Rennes en France. Les importateurs sont Desmarais et Robitaille ainsi que M. Arthur Guyot. Selon M. l'abbé Béland, leur style rocaille (style ornemental en vogue sous Louis XV, caractérisé par la fantaisie des lignes contournées), leur représentation, leur fabrication en verre éclaté apportent un cachet différent, moins dépouillé que celles érigées dans le sanctuaire.
Tiré du livre "Quand le passé se fait présent"
Saint Lazare était juif de naissance. Issu d'une riche et noble famille, il était le fils de Sirius et d'Eucarie. C'était le frère de Marthe et de Marie-Madeleine, dite la pécheresse. La famille habitait un château spacieux à Béthanie. Le village de Béthanie, appelé par la suite El Azarié, était situé à environ cinq kilomètres de Jérusalem, près du mont des Oliviers.
Après la mort de ses parents, les trois enfants s'étaient partagé les biens de la succession. La richesse de la famille explique le prix exorbitant du parfum dont Marie-Madeleine aspergea les pieds de Jésus.
On raconte que Jésus, quand il passait par Béthanie, s'arrêtait souvent chez Lazare pour y boire, manger, ou se reposer.
L'évangéliste saint Jean a décrit en détails les circonstances qui ont permis à Jésus de ressusciter Lazare (Ch.XI, versets 1 à 44).
Lazare, ramené à la vie, demeurera toujours fidèle aux enseignements du Christ. Lorsque la persécution s'éleva à Jérusalem, en l'an 35 de notre ère, plusieurs de ceux qui avaient suivi Jésus furent maltraités, les tout premiers étant Lazare et ses deux soeurs. Leurs persécuteurs les avaient fait monter dans des barques sans rames, ni voiles, ni gouvernail, espérant qu'ils se perdissent en mer. Miraculeusement, le navire aborda à Marseille. Le zèle confiant de Lazare porta ses fruits et plusieurs Marseillais se convertirent au christianisme.
Saint Lazare devint le premier évêque de Marseille. Une tradition immémoriale et corroborée par de nombreux documents affirme queStatue de Saint Lazare Lazare, n'ayant pas obtempéré à un ordre des romains l'enjoignant de rendre un culte aux idoles, fut battu, traîné par toute la ville puis enfermé dans une prison obscure. À Marseille, des fouilles archéologiques ont permis de retrouver, à l'intérieur de bâtiments composant l'abbaye de Saint-Sauveur, l'endroit précis où fut mis en captivité l'auguste Lazare. Saint Lazare rendit l'âme un 17 décembre. L'année de sa mort n'a nulle part été mentionnée, mais la tradition veut que le saint ait atteint un âge plus que vénérable.(Photo de la statue de Saint Lazare, évêque que l'on retrouve dans l'église de St-Lazare-de-Bellechasse).
Toujours d'après la tradition, saint Lazare mourut décapité dans la prison même de l'abbaye ou du moins sur la place de Linche, tout près de l'abbaye. Son corps fut inhumé à Marseille, dans l'église de Saint-Victor. Lors des ravages des Sarrazins et autres Barbares, les reliques du saint évêque, gardées dans une châsse, furent transportées de Marseille à Autun. Marseille garda néanmoins la tête de son saint apôtre. Détail pour le moins irrévérencieux: avant la translation des restes, une autre tête fut adroitement adaptée par un prêtre marseillais au corps de Lazare. On ne découvrit la supercherie que bien des années plus tard.
Marseille a toujours gardé la tête de saint Lazare. Encore aujourd'hui, dans la grande église de Marseille, on peut voir le chef du grand saint, que l'on garde religieusement.
À Autun, afin de conserver les restes de l'illustre évêque, une église fut érigée sous le vocable de saint Lazare. Cette église devint par la suite la Cathédrale de Saint-Lazare. La nef fut dédiée à saint Lazare; l'un des deux bas-côtés à sainte Madeleine et l'autre à sainte Marthe.
Pendant la Révolution Française, soit vers la fin de 1793, le corps de saint Lazare, vénéré à Autun depuis des siècles, fut profané comme la plupart des autres corps saints. Les reliques du saint, tirées de leur châsse, furent lancées pêle-mêle sur le pavé de l'église, et servirent même d'objets d'amusement à une troupe d'enfants qui les traînaient çà et là. Pris d'un semblant de remords, les spoliateurs transportèrent les restes dans le vestibule reliant la sacristie à l'ancienne chambre du Trésor, où ils restèrent sur le pavé pendant plusieurs jours. Quelques Autunois en profitèrent pour enlever successivement divers ossements du saint martyr. Le calme revenu en France, ces mêmes personnes s'empressèrent de remettre à Mgr de Fontagne, évêque d'Autun, les reliques. Le prélat, après avoir constaté leur identité, ordonna, le 18 août 1903, que les restes du saint soient enfermés dans une châsse. Le 3 septembre suivant, la châsse fut transportée dans le choeur de la cathédrale et exposée à la vénération des fidèles.
Extrait de Vie des Saints et Fêtes de toute l'année, par l'abbé E. Darras, Librairie de Louis Vinès, Paris.