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L'église |
Monument sacré coeur |
Chute du clocher dans l'église |
L'orgue Brodeur de 1898 |
Les curés de 1767 à aujourd'hui |
Il est bien vrai que depuis aussi loin que 1650 la vie réunissait une première communauté surtout autochtone, desservie par les religieux missionnaires jésuites et récollets, le long de notre fleuve au caractère instable, sur un territoire dont les frontières s’allongeaient du Haut Canada à Deux-Montagnes.
Puis, l’archevêque de Québec Mgr Briand décide de donner à Les Cèdres un curé permanent, M. Pierre Denault. C’est à ce moment que des registres paroissiaux s’ouvrent et que commence à s’écrire l’histoire religieuse de notre terroir.
Ainsi le P. Joseph Carpentier inscrivit le 5 février 1752 un premier baptême aux registres de la paroisse (Joseph Marie Lalonde, le 8 mars la première sépulture ( Antoine Gignac) et le 8 février 1753 le premier mariage ( Etienne Bissonnette et Catherine Vitry).
Les archives paroissiales sont la mémoire de ces enfants, jeunes, adultes et aînés qui d’une façon ou d’une autre ont célébré l’œuvre de Dieu se manifestant au cœur de leur histoire, devenue notre histoire. Ils ont la force de nous aider à réaliser que nous sommes membres d’un Peuple en marche dont le Souffle ne s’est jamais tari.
Nous vous souhaitons donc un bon voyage sur la longue route des Cèdres qui traverse deux siècles et demi d’événements religieux que le temps a conservé jusqu’à aujourd’hui.
Intérieur de l'église vers 1952
1737 Pierre Sartelou, p.s.s.
1740 P.E. Déperet, p.s.s.
1742 Simon-Louis Perthuis, p.s.s.
1747 P.E. Déperet, p.s.s.
1752 Joseph Carpentier, récollet
1753 Mathieu Guillon, p.s.s.
1754 P.E. Déperet, p.s.s.
1757 Jean-Claude Mathevet, p.s.s.
1758 Pierre Sartelou, p.s.s.
1764 Louis-François Gadbois dît Mauger, récollet
1766 J.-C. Malthevet, p.s.s.
1767 Vincent-Henri Guichard de Kersident. p.s.s. — de passage
La première chapelle aux Cèdres fut construite en 1728; elle servit jusqu'à la construction de la première église en 1781. En 1786, M. le colonel de Longueuil donna à la paroisse le terrain où l'église était déjà située. Malheureusement, la paroisse rencontra de nombreuses difficultés financières: à un moment, on envisagea de vendre le terrain, mais on comprit que l'éventuel bénéfice de la vente devrait être versé aux héritiers du colonel, et la paroisse n'aurait rien. Le plan fut abandonné et l'actuelle église de pierre fut commencée en 1879 et fut inaugurée en 1881.
Nous devons cet édifice aux formes néo-gothiques à l'architecte bien connu Victor Bourgeau (1809- 1888). Entre 1849 et 1888, Bourgeau produisit un nombre impressionnant d'églises à travers tout le Québec : Trois-Rivières, Saint-Anicet, Montréal, Sainte-Geneviève-de-Batiscan, Lavaltrie, L'Assomption, etc. Ce fut l'entrepreneur, François-Xavier Archambault qui réalisa l'ensemble des travaux qui se déroulèrent entre les années 1879 et 1881. Leur coût total sera évalué à plus de 40 500 $.
Bien qu'elle soit sensiblement au même endroit que la précédente, la nouvelle église de Soulanges est située en retrait de l'emplacement original. Le terrain gazonné faisant face à l'actuelle devanture est le lieu où jadis se retrouvaient l'édifice et le cimetière de 1781. Les pierres récupérées lors de leurs démolitions furent utilisées pour élever le mur d'enceinte du cimetière que l'on peut toujours apercevoir à l'arrière de l'église.
Dominant le village par sa hauteur, le clocher est garni de trois cloches. Importés de Londres vers 1881, elles pèsent respectivement 1 800, 1 050 et 790 livres et forment un "carillon parfait" selon les directives de l'évêque de Montréal de l'époque Mgr E.-C. Fabre. L'apparence extérieure a été modifiée après le 14 janvier 1950. (voir le texte "Chute du clocher dans l'église")
À l'avant de l'église Saint-Joseph-de-Soulanges, nous retrouvons un monument du Sacré-Coeur.
Élevé en remerciement à la protection divine accordée aux jeunes hommes Des Cèdres lors de la Première Guerre Mondiale, le Monument du Sacré-Coeur est un rappel émouvant de cet événement sanglant. Installée en 1919, la base de marbre provient de la Maison Brunet de Côte-des-Neiges. Il faudra attendre deux autres années avant que la statue soit installée sur son socle. Sculptée par les artisans de Pietrasanta en Italie, elle est composée de marbre de Carrare. Les lampadaires, également de l'époque, s'illuminaient les vendredis et les jours de fête.
Le samedi, 14 janvier 1950 à 11 h 23, un vent de 65 milles à l’heure jetait bas la flèche de notre clocher.
Le clocher était surmonté d'une croix de neuf pieds, c’était une construction pyramidale de 65 pieds en bois et tôle.
En tombant, du côté de l’école (le couvent à l'époque), sur la couverture de l'église, elle écrasa quinze solides chevrons, se brisa en deux. La partie inférieure, le gros bout, roula alors et s'écrasa sur le sol; la partie supérieure, le petit bout surmonté de la croix, enfonça le transept sud-est de l'église, traversa la voûte, fit éclater le lustre qu'il rencontra en chemin, déchira la toile de la crèche de Noël, frappa la corniche de la statue de la Sainte Vierge laquelle vola en éclats et vint, en brisant sa croix, se planter dans le mur au-dessus de l'autel de la Vierge alors qu'elle demeurait suspendue par son autre bout à la voûte de l'église.
Le clocher fut reconstruit, mais avec 20 pieds de moins. Il est peut-être moins imposant, moins élancé. Il indique toujours le but de la vie : le ciel.
•20 jeux, 22 rangs, 1178 tuyaux
•2 claviers manuels et pédalier
•Traction mécanique
L'église n'avait jamais eu d'orgue avant l'installation de l'instrument actuel, acheté pour 2 000$ en 1898. Il a été réalisé par Eusèbe Brodeur dans son atelier de La Providence (Saint-Hyacinthe). Il suscita une grande curiosité: des enfants - et même une femme - rivalisèrent pour le poste de souffleur, aux gages de 10 cents l'heure.
Depuis son installation, l'instrument remplit fidèlement sa fonction jusqu'à ce que, par manque d'entretien, il devint inutilisable. En 1975, la paroisse confia à la maison Guilbault-Thérien (alors sous la raison sociale "Orgues Providence") la tâche de le restaurer.
Le facteur dut alors régler des problèmes d'approvisionnement en vent et de réparation de la mécanique. Il lui fallut aussi restituer la partie aiguë de la tuyauterie du Prestant, de la Doublette et même à peu près toute celle de la Mixture, les tuyaux ayant disparu ou étant devenus irrémédiablement déformés. Ces travaux ont redonné aux paroissiens un bien bel orgue qui est maintenant classé "Monument historique".
Cet instrument tient son originalité du fait que très peu d'orgues Brodeur ont traversé le temps sans disparaître ou sans avoir été grandement modifiés. Seules les églises de Cacouna (1888) et de Saint-Joseph-de-Soulanges possèdent l'immense privilège d'abriter des exemplaires qui conservent toujours leur authenticité.
À noter que l'histoire d'Eusèbe Brodeur (1837 - 1913) est loin d'être banale. En effet, il fit ses débuts comme apprenti auprès de Joseph Casavant dès 1860. Devant les qualités manifestes de Brodeur et la peur de ne pouvoir assurer la transmission de son savoir à ses fils, Joseph Casavant lui vend son atelier six ans plus tard. Devenu propriétaire et tuteur, Eusèbe Brodeur enseignera à Claver et Samuel Casavant l'art qu'il avait naguère appris de leur père. En 1879, les deux frères décident de quitter leur ancien maître pour fonder leur propre compagnie, la Maison Casavant Frères. Au prise avec de graves difficultés financières, Eusèbe Brodeur met fin à ses activités 26 ans plus tard, soit en 1905.